top of page
Projet numéro1
P A R A P E I N T U R E  
Le chemin du soleil vers la toile

« La surface du globe est un seul et grand tableau virtuel. Je pose la toile sur le sol et le soleil dicte sa composition.

Au fur et à mesure que sa trajectoire avance, la scène évolue. Entre chaque distance, il y a le temps », 

explique Richard Kiwerski.

Qu'est-ce que la parapeinture ? 
1. Les pas du soleil, naissance de la Para Peinture
2. L'évolution du concept : les filtres du soleil trouvé dans son atelier
3. Les filtres réalisés manuellement 
4. Les essais de matériaux - Les différents filtres 
5. Les atrogrammes

1. Les pas du soleil, naissance de la Para Peinture Richard Kiwerski a une façon bien personnelle et singulière de composer ses tableaux : son inspiration est motivée par l’avancée du soleil, et donc des ombres qu’il crée sur un support – toile ou canson. Ses premières œuvres sont la retranscription littérale de ces petites ombres qui se dessinent sur sa table. Il se saisit d’un crayon, en reproduit les contours, minutieusement, avec patience, en pensant au temps qui passe. Tous, avons déjà observé l’avancée de ces tâches éclatantes de lumière, ces empreintes d’un jaune éblouissant, laissées par le soleil sur un mur, un sol, une surface quelconque qui nous entoure. Kiwerski en a fait son motto. Le processus est grisant : l’artiste est à la fois messager, autant qu’il est inventif. Il se doit d’être précis en ayant le loisir d’être créatif. « un rayon de soleil est comme un fil mince, donnant un premier point de dessin » dit-il. Techniquement, la perception de l’avancée de ces éclats de lumière n’est possible qu’en les quittant un instant des yeux. Laissant place à une ombre différente de minute en minute. Changeant en fonction des obstacles trouvés entre le soleil et la surface sur lequel il s’exprime. De nouvelles ombres peuvent donc s’ajouter au tableau et en changer la trajectoire en un instant. Ces petits moments furtifs ne permettent toutefois pas à l’artiste de visualiser son prochain mouvement, bien qu’il puisse le deviner, rien n’est sûr… un coup de vent, un nuage, un mouvement, un reflet… et tout peut changer. Puis avec l’expérience, il commence à imaginer la composition. La sienne, celle de l’artiste cette fois et non de l’exécutant : formes, choix des couleurs, profondeur, perspective, assemblage, épaisseur du trait… lui apparaissent alors, toujours sous la dictée de l’avancée du soleil dans le temps. Avec le temps, Kiwerski s’amuse et se délecte du champ infini des possibles. Son envie de créer est intarissable. Il s’éprend d’une passion créatrice dévorante, presque obsessionnelle : pendant plus de 15 ans, il crée un tableau presque tous les jours, parfois 2. Un Pi de connexions entre le monde extérieur et l’intimité la plus totale de son atelier. Le côté sauvage de sa personnalité est récompensé ; il peut créer, seul, chez lui, à l’infini. Il a alors 75 ans quand il invente ce concept qu’il appelle la PARA PEINTURE. Para - sol, bouclier contre le soleil ; Para - Peinture, peinture sans abat-jour.  « Cette peinture propose donc une image abstraite, mais qui est l'effet d'une situation réelle » dit Ryszard Kiwerski.   Bruno Koper dit que cette série de chronographies ou tempographies, constitue une sorte de lecture "une trace insaisissable du temps, que laisse l'impression de la lumière capturée par divers objets. Il ne reste à l'artiste que l’enregistrement précis des contours puis le remplissage par des couleurs des formes complexes pour donner toute la profondeur de la composition des secondes et minutes qui n’existent plus”. Au commencement, il personnalise ses toiles en les horodatant : Un tableau commencé un beau matin de l’année 1999 et achevé 50 minutes plus tard sera signé à même la toile : 10h > 10h50. Ce sera son premier tableau de para peinture. Il avait fait une première esquisse au crayon un an auparavant entre 1997 et 98. Le projet devait maturer alors… Depuis ce NUMERO 1 qu’il nomme de manière explicite « LES PAS DU SOLEIL », chaque toile sera numérotée. Cette esquisse de 1997 améliorée, réétudiée, devient alors le NUMERO 2. Sur ce NUMERO 2 qu’il appelle « 3 NUAGES » sont inscrits au dos tous les fondements de sa réflexion : le temps, l’espace, le mouvement, la lumière, la géométrie, les mathématiques, la perspective, l’astronomie, l’astrophysique, l’art, l’esthétique, la couleur, la composition, la forme, le récit, et l’architecture sont autant de questions qu’il développera tout au long de ses recherches et de son expression artistique. Naissent aussi des diptyques, triptyques et petites séries.​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

2. L’évolution du concept : les filtres du soleil trouvés dans son atelier Bientôt les simples rayons naturels du soleil ne lui suffisent plus. Il doit tester le processus plus loin… se rapprocher du soleil, se rapprocher peut être du divin, ou encore de la science, de la physique, de la gravité, de l’espace-temps. Alors il devient maître, maître d’œuvre et il bâtit les fondations de sa toile, dont pourtant l’architecture se fera toujours aléatoirement et de pair avec son complice, le soleil. Ces fondations, il les invente en apposant de nouvelles formes qu’il trouve dans son atelier - et non plus en se laissant guider par la nature et les aléas de sa fenêtre : une racine d’arbre, une sculpture de son célèbre ami Jocz, une figurine exposée chez lui, un bibelot, un pot de glace… Leur fonction est de filtrer le soleil. Et quand il vagabonde, c’est par exemple l’obélisque de la Concorde qu’il prend pour modèle à Paris, ou le cimetière de Montmorency. Ces Ready Made qu’il installe chez lui et que lui seul voit, prennent vie sur la toile et deviennent sphères, angles droits, géométrie, courbe, lignes, anarchitecture, ovales, ellipses, carrés… tout dépendra de comment se déplacent les ombres. Quand les ombres se superposent : le tableau alors se complexifie. Ça développe les sens de l’artiste et là encore il veut aller plus loin...

3. Les filtres réalisés manuellement La construction des usines Renault juste en dessous de sa fenêtre, de sa source de création, assombrit au fil des ans l’étendue de vide face au 1789, allée du Vieux Pont de Sèvre à Boulogne. Cela le rend d’autant plus créatif. De plus, les lignes sont droites, raides, parfaites les jours de plein soleil, et floues, aléatoires avec l’arrivée de nuages. Les jours de grisaille sont une torture. Il se console en photographiant chacune des étapes de la construction. Des milliers de clichés, qu’il consacrait autrefois à la capture des incroyables couchers de soleil qu’il voyait à quasi 360° de chez lui, sont devenus ceux d’autres fondations. Une nouvelle étape de création voit alors le jour : il crée ses propres formes. Un journal froissé, une boule de papier, des ronds parfaitement découpés…Tout objet est sujet à devenir sujet. Tout est poésie. « Wszystko jest poezja » comme le disait Edward Stachura. Les formes sont dures, rigides, obligées. Soit elles sont douces, sinueuses, soufflées. Le résultat sur la toile est interdépendant de tant de facteurs. Chaque tableau raconte une histoire. Parfois une journée particulière ou un événement spécial sera le sujet d’une annotation à même la toile, donnant plus de mordant encore à l’histoire du jour.

4. Les essais de matériaux - Les différents cycles Enfin les années passant, ce sont les matériaux qu’il expérimente. La peinture métallisée, le fluo, l’encre de chine, les paillettes, des papiers argentés ou dorés, des éléments 3D inclus sur la toile, le crayon, le feutre, le pigment. Là encore les infinis l’éveillent.   Le fluo et la peinture métallisée (or, argent, bronze) reviennent le plus souvent. L’aspect flash, lumineux, intense du fluo sont tel un outil supplémentaire à l’expression de l’éclat du soleil. Le métal de sa particularité réfléchissante, irisée, brillante répond également à cette envie de rendre ses toiles empreintes des rayons du soleil plus que dans la théorie. En pratique ces toiles-là brillent, irradient… (synonymes de « le soleil brille »)   Son approche devient mathématique, les formes qu’il invente sont le fruit du tableau de la veille, pour relever un nouveau défi dès le lendemain. Il creuse, cherche, à la manière d’un scientifique, il cherche la formule parfaite. D'où sa référence à une citation d'Albert Jacquard inscrite au dos de son 2ème tableau intitulé "3 Nuages" : "L'intervalle entre les deux événements considérés et à laquelle nous donnons le nom de "temps". Temps et espace sont indissociable. Ils forment un tout l'espace-temps. Le temps est une des trois dimensions permettant de définir toutes les autres grandeurs intervenant dans les modèles mathématiques du monde réel”.

5. Les Artogrammes Le soleil avançant selon son rituel Nord-Sud permet des subtilités et des parades à l’ennui et Kiwerski invente alors un nouveau concept : LES ARTOGRAMMES. C’est toute une série de tableaux qui tels les anagrammes peuvent se lire de gauche à droite et inversement, de haut en bas, et inversement selon une parfaite symétrie...   Une anagramme (mot féminin) – du grec ανά, « en arrière », et γράμμα, « lettre », anagramma : « renversement de lettres » – est une construction fondée sur une figure de style qui inverse ou permute les lettres d'un mot ou d'un groupe de mots pour en extraire un sens ou un mot nouveau.

© 2017 by Olga Kiwerski for Richard Kiwerski

bottom of page